Comment les substituts nicotiniques peuvent transformer radicalement votre sevrage tabagique ?

Quels sont mes choix ?

Il existe deux sortes de substituts nicotiniques : les dispositifs transdermiques et les dispositifs par voie orale.

Les substituts transdermiques, plus communément appelés patchs, existent en format de 16h ou de 24h. Ils sont à appliquer le matin afin d’apporter la dose quotidienne de nicotine au patient.

Les substituts par voies orales sont nombreux, mais les plus courantes sont les pastilles, les gommes et les comprimés. Leur usage permet de soulager une envie ponctuelle pour remplacer ainsi une cigarette. Sachez que pour ce genre de substituts, vous restez libre de choisir votre arôme malgré l’ordonnance.

Selon une étude, l’usage des substituts nicotiniques permet de doubler les chances de succès du patient par rapport à la volonté seule.

Comment cette méthode peut-elle m’aider à surmonter mes symptômes de sevrage ?

Prise de poids : La crainte de prendre du poids est un facteur de rechute courant chez les personnes qui cessent de fumer. Les substituts nicotiniques contribuent à gérer cette préoccupation. Ils stimulent temporairement la dépense énergétique de repos, ce qui peut compenser en partie la diminution de calories brûlées due à l'arrêt de la cigarette. Cependant, il est important de noter que les substituts nicotiniques n'influencent pas la sensation de faim. Un soutien nutritionnel, une activité physique régulière et des thérapies cognitives et comportementales sont également recommandés pour gérer les fringales et les envies de sucre qui peuvent survenir lors du sevrage tabagique.

Troubles du sommeil : Lorsque l'on arrête de fumer, les troubles du sommeil sont fréquents, mais ils sont généralement temporaires. Les substituts nicotiniques, bien que susceptibles de causer des troubles du sommeil au début de leur utilisation, contribuent également à atténuer ces symptômes. Ces effets secondaires sont principalement observés lors de l'utilisation de substituts nicotiniques à libération prolongée, comme les patchs, et ils diminuent au fil du temps. Par exemple, une étude a montré que l'utilisation d'un patch de nicotine sur 24 heures par rapport à un patch de 16 heures a augmenté la proportion de sommeil réparateur, réduisant ainsi les micro-réveils nocturnes.

Comment bien doser mes substituts ?

Des règles simples existent pour bien réaliser un sevrage tabagique en ayant recours à des substituts nicotiniques :

• Évaluer le niveau de dépendance : 1 cigarette = 1mg de nicotine. Diminuer progressivement la quantité de nicotine selon votre ressenti.

• Faire des points réguliers avec son professionnel de santé, qu’il soit médecin, infirmier, sage-femme ou pharmacien, ce dernier sera capable de vous accompagner et de vous conseiller. Il est recommandé de revoir son professionnel de santé au bout d’une semaine puis au moins une fois par mois.

• Les voies orales peuvent être associées aux dispositifs transdermiques, en cas d’échec de la monothérapie pour les patients fortement dépendants.

• Suivre un traitement de 3 mois minimum. 50% des rechutes ont lieu dans les 3 premiers mois. Il est important de dédramatiser la rechute. Elle fait partie du parcours d’arrêt et rapproche à chaque fois le patient de la réussite.

L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) recommande de ne pas changer de marque si vous êtes équilibré, au risque d'entraîner des symptômes de manque (anxiété, irritabilité, perturbation du sommeil,…) ou de surdosage (nausées, maux de tête,…) car la bioéquivalence n’a pas été avérée. Autrement dit, la diffusion de la nicotine est différente pour chaque patch.

L'éducation thérapeutique des patients (ETP) peut considérablement aider à réussir le sevrage tabagique. Parlez-en à votre professionnel de santé lors de vos consultations. En développant des compétences en auto-soins, vous pouvez améliorer votre suivi médical, augmenter la cohérence dans la prise de médicaments, éviter les problèmes liés à une mauvaise utilisation des substituts nicotiniques, et réduire les risques de troubles de l'humeur et de prise de poids dus au manque de nicotine. Cela peut vous aider à atteindre un taux d'abstinence du tabac dépassant les 80 % dès la 4ème semaine de votre sevrage.

Pour conclure :

Les substituts nicotiniques aident à réduire les symptômes de sevrage tabagique, mais ils doivent être utilisés de manière appropriée et accompagnée d'une approche globale incluant des conseils en matière d'hygiène de vie, de nutrition, d'activité physique et de soutien psychologique pour maximiser leurs bienfaits dans le processus d'arrêt du tabac.

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