6 décembre 2022
Témoignages
Il est souvent très difficile de comprendre ce que vit une personne qui lutte contre une addiction. C’est un combat difficile, jonché d’obstacles mais c’est ce qui rend la victoire encore plus belle ! Ces personnes qui se battent dans l’ombre sont des héros et des sources d'inspiration pour les autres. C’est le cas ici de Clem (il s’agit d’un pseudonyme) qui nous témoigne son parcours difficile dans la quête de sa liberté, et qui nous prouve que nous devons toujours persévérer.
La genèse d’une addiction : « J’ai grandi avec la cigarette en toile de fond »
J’ai grandi dans une petite ville de banlieue avec la cigarette en toile de fond. Mes deux parents fumaient, mes oncles et tantes fumaient, je ne me suis donc jamais porté bien loin des cigarettes. Petit, on me sollicitait après les barbecues familiaux pour ramasser les innombrables mégots jonchant le sol du jardin. Pourtant, je n’ai jamais été attiré par ça ! Comme beaucoup, je n’ai pas mis spontanément de la nicotine dans mon organisme. Pour ma part, il m’a fallu « l’aide » d’un ami, qui lui-même avait reçu « l’aide » d’un ami pour rentrer dans l’enfer du tabagisme.
Un jour, quand j’avais 17 ans, un ami me proposa de le rejoindre à la fête foraine lui et ses amis. Ce fut une excellente journée et nous voulions marquer le coup. Cela s'est donc fait en partageant ensemble un joint, puis deux. J’avais beaucoup ri ce soir-là et toussé aussi. Le goût était infâme, la fumée m’arrachait la gorge mais j’avais mes amis avec moi et c’est devenu notre rituel. On fumait des joints dès que l’on se voyait et il est vrai qu’on se voyait souvent. Ce fut donc la genèse d’une addiction.
Mon histoire est similaire à celle de bon nombre de jeunes de banlieue. Avant la cigarette j’ai commencé par le cannabis puis ce fut le tour de la cigarette pour compenser l’absence de cannabis.
La descente en enfer : « J’enchaînais les cigarettes au point de ne plus me rendre compte que j’en roulais une continuellement »
Jeune homme ne roulant pas sur l’or, je fumais ce qu’on appelle des cigarettes roulées la journée et des joints au tabac roulé durant la soirée. Avant mon sevrage du tabac je fumais entre huit et dix cigarettes par jour. Mais durant les soirées avec mes amis je fumais comme un pompier, j’enchaînais les cigarettes au point de ne plus me rendre compte que j’en roulais une continuellement. J’ai rapidement su que cette addiction au tabac allait me détruire.
Le cannabis avec les années a fini par changer de nature. Lui qui me faisait tant rire a subitement changé d’effet et a commencé à me rendre anxieux. Je faisais régulièrement des crises d’angoisse que je ne savais pas nommer. La moindre sortie me coûtait un effort mental titanesque, un véritable combat contre moi-même. Et au bout d’un certain temps, mes résultats scolaires ont fini par en pâtir.
Le tabac m’empêchait de faire du sport car j’étais très amaigri. Je crachais mes poumons chaque matin en me réveillant. Je me rappelle d’une période où j’allumais une cigarette dès le réveil. Qu'est-ce qu’elle était infâme ! Elle me provoquait de terribles nausées. Quand je repense à tous ces matins qui commençaient par cette envie de vomir, de tousser, et ce goût infect dans la bouche... terrible les choses que l’on peut s’infliger des années durant !
J’ai fini par avoir les lèvres bleues, les gencives parfois douloureuses, puis mes dents ont commencé à me faire souffrir, mon poids malgré mes tentatives de sports toujours avortées ne dépassait pas les 56 kg, mon portefeuille était en berne… il était temps d’agir !
Le combat pour briser ses chaînes : « Je me suis mis à la méditation et aux douches froides »
J’ai réalisé un premier arrêt à 24 ans après plus de 7 années à fumer et un gros échec dans mon parcours universitaire. J’avais pris la décision suite au témoignage d’un ami qui s'était lancé dans un combat de liberté car moi aussi je voulais briser mes chaînes. Bien sûr, mes échecs personnels ainsi que l’envie de réaliser quelque chose pour retrouver de l’estime de soi ont été mes premières motivations. Je me suis acheté le livre d’Allen Car « Se libérer de la cigarette ». Je me suis mis à la méditation, aux douches froides et après quelques semaines de remise au sport, je courais à nouveau. J’avais retrouvé ma forme d’auparavant et repris du poids. J’en étais si fier, le Grand Clem était enfin là !
Bien sûr, tout cela n’a pas duré.
Une blessure m’obligea à arrêter le sport. Et le temps passant, les mois de sevrage sont devenus un acquis. Après tant d'efforts, je pouvais bien me permettre une petite cigarette en soirée ! Juste une fois de temps en temps, je maîtrise maintenant, mon addiction est loin derrière moi ! « Tu te rappelles comment c’était cool ? » me disait-on en soirée. En plus, après des mois de combat contre le tabagisme, le Grand Clem MAI-TRI-SAIT ! Si seulement…
Il me suffit d’un seul achat de résine et c’était reparti. Avant même que je puisse saisir la situation, j’étais redevenu fumeur. Après 8 mois d'arrêt, je pris ça pour un vrai échec personnel. Je me rappelle des regards surpris, des « ah bah », et moi qui bêtement répondais « t’inquiète ce n’est rien, demain j’arrête ».
Sauf que demain, il a mis 4 ans à arriver.
La renaissance : « J’ai pris tous les symptômes de manque comme un don »
Aujourd’hui à 28 ans, j’ai repris mes études, mon quotidien a du sens et j’ai enfin la certitude de ne plus jamais m’empoisonner. J’ai appris de cette expérience et mon deuxième arrêt en a été beaucoup plus serein que le précédent.
L’irritabilité des premières semaines, les maux de tête, les envies compulsives… je savais grâce à mon premier arrêt comment les gérer. J’ai pris tous les symptômes de manque comme un don. Si j’étais irritable ou en colère c’est parce que mes chaînes se brisaient, mes maux de tête signifiaient le retour d’une clarté de l’esprit et lorsqu'une cigarette passait sous mes yeux, si mon esprit se focalisait dessus c’était seulement pour exprimer à moi-même toute la joie de s'en être libéré.
Avec le recul que j’ai aujourd’hui, passé les premières semaines de sevrage cela devient ridiculement facile. Il suffit à peine de quelques jours d’efforts, un mois tout au plus et l’essentiel des effets de sevrage disparaissent. Vraiment, il faut prendre de la joie dans ce combat ! Car c’est la vie que l’on retrouve ! Peut-on s'offrir un plus beau cadeau ?
La méthode miracle : « À chaque ouverture de l’application c’est une victoire, un shot de liberté ! »
J’ai trouvé Kwit en recherchant sur Internet une application pour suivre mes progrès et ne pas avoir à compter les jours moi-même, comme un compte à rebours incessant. À chaque ouverture de l’application c’est une victoire, un shot de liberté ! Et HOP de l’argent économisé, et BAM un nouvel effet positif retrouvé !
C’est plus qu’un carnet de bord, c’est un regard en arrière pour mesurer le chemin parcouru et un regard en avant vers cette nouvelle vie qui s’offre à moi. Et j’en suis terriblement fier.
Que retenir de ce témoignage ?
Clem nous montre à travers ce puissant témoignage que dans la lutte contre une addiction l’importance est de toujours savoir se relever et de ne jamais perdre espoir. Rien n’est impossible, chacun est maître de briser ses chaînes ! Alors faites comme Clem, lancez-vous dans le grand bain et sachez que Kwit sera toujours là pour vous si vous avez besoin d’une bouée.